En France, 51 % des particuliers augmenteraient leur exposition aux ETF ESG au cours des trois prochaines années. C’est l’un des grands constats d’une étude réalisée par Invesco.
Dans un contexte d’intérêt croissant pour les stratégies passives dites « durables », l’étude d’Invesco (1.538 Md$ d’encours au 30 juin) sur les investisseurs particuliers français (un millier d’épargnants consultés en mai dernier) révèle que ceux-ci alloueraient idéalement 31 % de leurs portefeuilles aux ETF ESG.
Elle montre aussi qu’une majorité (51 %) des épargnants a l’intention d’augmenter leur exposition aux ETF ESG au cours des trois années à venir et que 74 % de ceux qui n’investissent pas dans les ETF ESG envisageraient de le faire. 20 % des investisseurs ne pensent pas le faire. 11 % des personnes interrogées ont l’intention de réduire leur exposition.
« Les niveaux d’enthousiasme varient, fait remarquer un spécialiste de la société de gestion : 60 % des investisseurs avec des portefeuilles modestes (moins de 5.000 €) auraient l’intention d’investir dans ce domaine, contre 76 % des investisseurs fortunés (plus de 100.000 €). »
Pour les experts d’Invesco, « éduquer et informer les investisseurs particuliers reste essentiel pour favoriser leur adoption des ETF ESG ». Les deux tiers des épargnants qui investissent dans l’ESG le font partiellement en ETF. Les ETF ESG représentent 36 % de leurs portefeuilles (contre 46 % aux Pays-Bas, par exemple).
A la question de savoir quel est le critère le plus attrayant, l’environnement se situe au premier rang (pour 39 % des investisseurs), devant les considérations sociales (pour 23 % des investisseurs) et la gouvernance (pour 19 % des investisseurs). « 29 % des investisseurs, précise le professionnel, considèrent que la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité est le facteur environnemental le plus important, suivie par le développement des énergies renouvelables (28 %), ainsi que la prévention de la pollution et des déchets (17 %). »
Une connaissance insuffisante
Curieusement, s’agissant du facteur social, la réduction de la pauvreté et des inégalités (20 % des réponses) se situe derrière la promotion de la diversité, de l’équité ou de l’inclusion (21 %) et le respect des droits de l’homme visant à empêcher les pratiques d’exploitation par le travail (28 %). Quant à la gouvernance, les investisseurs se préoccupent surtout des rémunérations et des avantages accordés aux dirigeants (pour 30 % d’entre eux), l’engagement avec les entreprises (21 %) et l’activisme actionnarial (20 %) recueillant moins de suffrages.
Bien que les investisseurs soient intéressés par le recours aux ETF pour leur exposition ESG, l’étude d’Invesco révèle encore un réel besoin d’information, que ce soit sur l’accès aux produits ou sur l’impact « réel » des ETF ESG. La principale raison qu’invoquent ceux qui n’investissent pas dans les ETF ESG est qu’ils n’ont pas une connaissance suffisante des options disponibles.
« Cette raison, fait observer le porte-parole du gestionnaire, l’emporte sur la préférence pour une approche active de l’ESG (27 %) et sur l’impossibilité de trouver un ETF correspondant à leurs valeurs (19 %). » Au demeurant, une meilleure compréhension de l’impact de leurs investissements et la recherche de rendements plus élevés encourageraient les investisseurs à augmenter leur exposition aux ETF ESG.
« Les fonds cotés en Bourse, souligne Gary Buxton, directeur des ETF et des stratégies indicielles pour la région EMEA chez Invesco, poursuivent leur bonhomme de chemin. Sur les trois dernières années, les ETF européens ont affiché un flux de souscriptions de 444 Md$. Rien n’indique que la demande ralentira.
Les investisseurs restent sensibles aux avantages qu’offrent les ETF : transparence, faible coût, liquidité et trading intra-journalier. Ils ont commencé à se tourner vers les ETF pour leur exposition ESG. Les ETF ESG connaissent une ascension fulgurante et affichent une collecte impressionnante. Sur les trois dernières années, ils ont enregistré une collecte de 210 Md$, contre une collecte de 234 Md$ pour les ETF non ESG. »
ML