Lancé en juillet 2023 par Vincent Couroyer avec le soutien de Meanings Capital Partners, Metagram Gestion Privée a d’ores et déjà constitué trois pôles régionaux en Occitanie, Ile-de-France et Aquitaine. Alors qu’un quatrième pôle serait prochainement créé, la structure construit, avec ses associés, ses différents services pour satisfaire leurs ambitions de croissance. Entretien.
Investissement Conseils : En juillet 2023, vous créiez Metagram Gestion Privée avec le soutien d’un fonds de Meanings Capital Partners. Pour quelles raisons ?Vincent Couroyer : Après plusieurs années au sein de Magnacarta, j’avais la volonté de me recentrer sur le métier de conseiller en gestion de patrimoine. En capitalisant sur mes précédentes expériences, trois principes ont guidé ma démarche pour créer une structure de gestion de patrimoine d’envergure nationale : - la proximité géographique entre le conseiller et son client est un critère indispensable à la réussite d’un cabinet ; - l’association de savoir-faire de CGP différents et en réussite profite à tous ; - et il est indispensable de garder en conscience que le succès du CGP passe par mettre le client au centre de son dispositif. En effet, la gestion de patrimoine est une activité qui attire beaucoup d’investisseurs, mais les conseillers doivent faire preuve de constance dans ce que leur permet de garder une relation pérenne avec leurs clients.A vos débuts, vous disiez avoir la volonté de construire des services selon les besoins des CGP qui vous rejoindraient. Qu’avez-vous mis en place ?Tout à fait, et nous n’avons pas construit ce que nous imaginions ! En effet, nos différents constats nous ont permis d’affirmer qu’il convenait de conserver une grande proximité entre le client et les équipes. Ceci est valable pour les fonctions de services clients, mais aussi l’ingénierie patrimoniale ou encore l’allocation d’actifs. Dès lors, nos différentes implantations sont toutes bien « staffées », ce qui leur permet de conserver un côté « boutique régionale ». Centraliser ces fonctions n’est en effet pas si évident, car nous nous sommes rendu compte que cela faisait perdre de la réactivité vis-à-vis du client et que nous ne pouvions exploiter totalement toutes les compétences des cabinets. De même, nous nous sommes aperçus que lorsque les fonctions d’allocation d’actifs ou d’ingénierie patrimoniale étaient décentralisées, les cabinets se réappropriaient les études. D’où notre volonté de laisser ses missions proches des cabinets, tout en les animant de façon centralisée. En revanche, d’autres fonctions ont été recentrées comme la conformité, le M&A, la finance… Par exemple, au niveau des ressources humaines la holding prend en charge la gestion du projet professionnel de chacun des collaborateurs. Parallèlement, nous nous évertuons à trouver et mettre en place les outils pour que nos CGP gagnent en efficacité. Metagram est un CGP, pas un prestataire de services. Ma mission est de permettre aux pôles régionaux d’accélérer leur croissance organique, de libérer les énergies, de leur permettre d’investir sur leurs équipes, et de leur apporter des opérations de croissance externe ou de rapprochement. Par ailleurs, nous bâtissons actuellement notre projet RSE de façon collaborative avec nos associés. Nous le présenterons en début d’année prochaine.Où en êtes-vous dans votre développement ?Trois pôles ont d’ores et déjà été constitués pour un encours total de 750 millions d’euros : - le premier se situe à Toulouse et a été lancé avec Kanopé et Patrimonia Gestion Privée, en octobre 2023. Cet ensemble, Metagran Sud Ouest, pèse grâce à sa croissance organique et externe désormais plus de 350 millions d’euros d’encours, contre 180 millions d’euros lors de son intégration ; - le deuxième est basé en Ile-de-France suite à notre rapprochement, en décembre 2023, avec les cabinets de gestion de patrimoine Bizouard Patrimoine et EIP Patrimoine, et le family office Pater Familias pour créer Metagram Ile-de-France ; - et le troisième est Metagram Nouvelle Aquitaine suite à l’acquisition de Vauban Patrimoine en septembre dernier. D’ici fin 2024, un quatrième pôle devrait être annoncé, ce qui nous permettra de dépasser le milliard d’euros d’encours. Nous allons ainsi largement dépasser nos objectifs, ce qui prouve que notre proposition de valeur correspond à un besoin du marché. Ensuite, notre ambition est d’avoir une croissance raisonnée, mais rapide, qui repose à la fois sur le développement organique et par acquisition des cabinets, et sur la création de nouveaux pôles pour mailler le territoire. Dans les deux cas, des opérations de rapprochement sont en cours de discussion.Comment décidez-vous de vous associer ?Comme toujours, c’est une rencontre avec des femmes et des hommes. Alors qu’ils ont des envies de développer leur activité, ils trouvent en Metagram le projet qui leur convient le mieux car il les rassure dans l’exercice de leur métier, tout en leur permettant de conserver leur autonomie pour mener à bien leur croissance et en contribuant au design de l’entité. Il ne s’agit pas pour eux d’être intégrés dans un ensemble plus grand, mais de s’associer pour grandir tout en portant le drapeau de Metagram dans leur région. En effet, Metagram leur propose de capitaliser sur leur talent, en s’appuyant sur eux et leurs équipes. Généralement âgés d’une quarantaine d’années, ils ont la ferme volonté de continuer à se développer.Quel est votre modèle d’association avec les CGP ?Metagram Gestion Privée dispose de la majorité capitalistique dans chaque pôle. Les CGP qui nous rejoignent réinvestissent une partie significative du fruit de la cession dans la structure locale dont ils ont la charge du développement car c’est la base de leur création de valeur. Dans un second temps, nous envisageons d’intégrer au capital les équipes en place. Ce partage de la valeur figure d’ailleurs dans le projet RSE que nous finalisons.
S’agissant des fournisseurs et produits, comment vous organisez-vous ?Notre principe reste de laisser aux pôles leur totale autonomie car ils sont les responsables du conseil donné à leur client. Néanmoins, nous avons commencé à observer les fournisseurs communs aux différentes structures afin de voir comment nous pourrions améliorer notre collaboration avec ces différents partenaires. Nous apportons une vue nationale, avec comme objectif de trouver les solutions qui conviennent à chacun. Par ailleurs, des mutualisations autour de produits structurés ou des fonds dédiés déjà existants pourraient voir le jour. Mais ceci n’est pas toujours évident. Dans tous les cas, notre choix sera dicté par la volonté de délivrer de la performance à nos clients.L’engagement de Meanings est-il de moyen ou de long terme ?De moyen terme. La vocation du fonds Meaning Capital Partners est de nous accompagner sur cinq ans. Mais, selon notre développement, cette durée peut être plus ou moins longue, et nous avons la chance d’avoir été l’un des tout premiers investissements du fonds, ce qui nous offre beaucoup de visibilité.