Avec le rachat de Credit Suisse par UBS et celui de First Republic par JP Morgan, le pic du stress bancaire - déclenché il y a un mois et demi par les déboires de SVB - semble être derrière nous. Néanmoins l’onde de choc provoquée, en particulier aux États-Unis avec les banques régionales, va continuer de peser sur les conditions d’octroi de crédit et occasionner un resserrement monétaire implicite au-delà de ceux orchestrés par la Fed.
Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué et Directeur des gestions OFI INVEST Dans ce contexte, la Fed procède à un dernier relèvement d’un quart de point avant de se laisser du temps pour apprécier son impact sur la croissance et la décrue, pour l’instant modeste, de l’inflation cœur. De ce point de vue, les anticipations de baisse de taux en 2023 du marché nous paraissent trop précoces.
En Europe, la BCE devrait procéder encore à un ou deux relèvements de ses taux directeurs d’ici l’été, le cycle européen étant en décalage d’environ un semestre sur le cycle américain. Des aménagements du côté de la gestion de son bilan sont également attendus pour satisfaire aux attentes des « Faucons » de la BCE.
Dans ce contexte - assez anticipé par les marchés - nous revenons à la neutralité sur la duration à la suite des mouvements de hausse récents, avec un risque du côté du taux 10 ans américain avec le report probable des anticipations de baisse de taux au second semestre. Ce mouvement sera toutefois contrarié par le thème des négociations ardues autour du relèvement du plafond de la dette aux États-Unis qui devrait gagner en traction d’ici juin.
Nos vues sur le crédit restent inchangées dans cet environnement, le portage continuant d’être toujours attractif sur le segment du crédit « Investment Grade » comme celui du « High Yield ». Toute tension pouvant être mise à profit pour se surpondérer.
La saison des résultats des entreprises a montré une résilience des bénéfices de part et d’autre de l’Atlantique mais sans mouvement significatif des grands indices, eux-mêmes très polarisés dans leur composition. Nous maintenons un biais tactique prudent dans la mesure où les marchés actions nous paraissent anticiper beaucoup de bonnes nouvelles, tant au sujet d’un atterrissage en douceur de l’économie que de la victoire des Banques Centrales dans leur combat contre l’inflation. Si notre vue sur l’année reste positive, des épisodes d’incertitudes probables seront mis à profit pour se resensibiliser.
Par Éric BERTRAND, Directeur Général Délégué et Directeur des gestions OFI INVEST
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