Les investisseurs obligataires sont « les vampires du monde de l'investissement », selon l'investisseur américain Bill Gross. « Ils aiment les phases de déclin, les récessions - tout ce qui conduit à une inflation atone et protège la valeur réelle de leurs prêts ».
Si cette analyse est correcte et que l’on file la métaphore, alors l’année 2022 a enfoncé un pieu dans le cœur des investisseurs obligataires. Le niveau élevé de l’inflation et toute une série de hausses de taux ont fortement pénalisé la classe d'actifs. Les banques centrales se sont efforcées de ralentir les économies dans un contexte marqué par les perturbations des chaînes d'approvisionnement, la guerre en Europe et l’envolée des coûts énergétiques. Conséquence, les rendements se sont envolés et ont atteint un record depuis dix ans, infligeant de lourdes pertes aux marchés obligataires.
Ces tendances ont toutefois un aspect positif : la capacité retrouvée des marchés obligataires à générer du revenu, qui avait complètement disparu depuis 2008. Certains segments des marchés obligataires offrent désormais des performances similaires à celles des actions. Les actifs obligataires suscitent un vif intérêt auprès des investisseurs pour 2023. Et le spectre d'une récession imminente n’a fait que renforcer leur appétit.
Contexte macroéconomique
Selon le consensus de nos spécialistes internes de la gestion obligataire, l'inflation est proche de son pic, si elle ne l'a pas déjà atteint. Les perturbations des chaînes d'approvisionnement se sont en grande partie résorbées, les stocks se reconstituent et les dépenses vont probablement diminuer en raison de l’augmentation du coût de la vie qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages.
Le moindre ralentissement de l'inflation permettrait aux banques centrales d'assouplir leur politique, et certaines de nos équipes de gestion obligataire estiment que les taux d'intérêt pourraient atteindre un pic au premier trimestre 2023. Mais nous le savons tous, il est difficile de prévoir un changement de cap de la Réserve fédérale (Fed). Les investisseurs devront suivre de près ces données afin d’adapter leur positionnement.
Difficile de savoir quand la Fed cessera de relever ses taux d'intérêt, mais sa décision dépendra probablement de l’évolution de l'inflation. Ainsi, le moindre signe d'amélioration sur ce front pourrait entraîner un appétit accru pour le risque de la part des investisseurs.
Paul Syms, responsable des ETF obligataires.
Sans véritable transition, les débats se sont rapidement portés sur les craintes de ralentissement de la croissance, voire de récession. La probabilité d’un atterrissage en douceur ne cesse de diminuer et, dès que l’inflation laissera place à une croissance négative, de nombreux investisseurs voudront s’exposer aux marchés obligataires.
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