Malgré deux années difficiles pour les investissements ESG, de plus en plus de conseillers financiers les intègrent dans leurs pratiques avec les clients.
Au niveau mondial, 65 % des conseillers pensent que l'ESG a un impact neutre ou positif sur les investissements, les conseillers européens se montrant les plus confiants.
Les facteurs susceptibles d'influer sur la confiance des conseillers sont l'incohérence des normes, des mesures et des taxonomies (88 %), le manque de produits durables appropriés disponibles (82 %) et l'évolution de la réglementation en matière d'ESG (81 %).
La récente étude mondiale de Vontobel Advisor ESG Study 2024 a révélé qu'un nombre croissant de conseillers financiers (62 %) intègrent l'ESG dans leurs pratiques avec les clients, contre 53 % en 2021. L’offre de produits durables continue donc de gagner en importance dans l'espace de conseil, malgré les vents contraires et le contrecoup politique que l'investissement durable a connu au cours des deux dernières années.
L'étude évalue les points de vue de 300 conseillers financiers et gestionnaires de patrimoine dans 15 pays d'Europe, d'Amérique et d'Asie-Pacifique, afin de comprendre leur point de vue sur les différents aspects et défis de l'investissement ESG.
À la question : « quel pourcentage de leur portefeuille d'affaires est investi dans l'ESG ? », 54 % des conseillers au niveau mondial ont répondu que moins de 10 % de leur portefeuille y est actuellement investi. Les conseillers européens sont les plus enclins à avoir un volume d'affaires plus important dans ce domaine, 24 % d'entre eux investissant au moins un quart de leur portefeuille dans l'ESG, contre 16 % dans la région APAC et 11 % sur les Amériques.
Ce chiffre devrait augmenter dans les années à venir, l'ESG continuant à gagner du terrain dans toutes les régions étudiées. Les conseillers des trois régions s'attendent à ce que le domaine continue sa pleine croissance au cours des trois prochaines années, plus de 63 % d'entre eux prévoyant d'y avoir investi 10 % ou plus de leurs portefeuilles à la fin de cette période.
Cette dynamique n'est toutefois pas une tendance universelle. Pour les conseillers qui ont des allocations ESG limitées, voire inexistantes, la raison la plus souvent invoquée (80 %) est que l'ESG n'est qu'un effet de mode.
Il est intéressant de noter que les préoccupations antérieures sur l'impact que l'ESG pourrait avoir sur les rendements financiers semblent s'être estompées sur tous les marchés. La plupart des conseillers estiment désormais que l'investissement ESG a un impact neutre ou positif sur la performance des investissements, 65 % d'entre eux estimant qu'il ne nuit pas du tout à la performance. C'est en Europe que cette opinion est la plus répandue, 76 % des conseillers estimant que l'impact est neutre ou positif.
Malgré cette confiance croissante, les conseillers restent confrontés à plusieurs défis lorsqu'ils recommandent des investissements ESG. Le plus grand obstacle restant l’incohérence des normes, des mesures et des taxonomies, 88 % des conseillers déclarant que cela rend la tâche assez voire très difficile. Parmi les autres raisons invoquées, figurent le manque de produits durables disponibles dans toutes les catégories d'actifs (82 %), l'évolution des réglementations ESG (81 %) et le manque de données, de recherches et d'informations ESG (80 %).
Fait encourageant, l'étude montre que les conseillers interrogés ont tendance à prendre en compte un large éventail de sources d'informations plutôt que de ne se fier qu’à une seule source lorsqu'ils effectuent des recherches sur les produits ESG. Cela leur permet de mieux conseiller leurs clients. Parmi celles sur lesquelles les financiers s’appuient le plus, on compte notamment, les institutions financières et les consultants (50 %), les rapports sectoriels et les livres blancs (43 %), ainsi que l’actualité financière et les journaux (40 %).
Christoph von Reiche, responsable des clients institutionnels de Vontobel, commente : « Bien que l'ESG ait récemment été confronté à plusieurs vents de face, notre étude démontre qu'il devrait continuer à gagner en popularité auprès des investisseurs dans les années à venir, au point que Bloomberg Intelligence estime que les actifs ESG mondiaux atteindront 40 000 milliards de dollars d'ici 2030. Grâce à leurs connaissances, à leurs compétences et à leur proximité avec les clients, les conseillers financiers et les gestionnaires de patrimoine jouent un rôle clé dans la poursuite de la croissance du secteur et permettent aux investisseurs de bénéficier de cette dynamique importante.
Cependant, des obstacles de taille subsistent et l'ensemble du secteur de l'investissement doit apporter un soutien accru pour aider les conseillers à les surmonter. En ce qui concerne le manque notable de produits ESG appropriés dans toutes les classes d'actifs, un dialogue plus étroit et plus ouvert entre les deux parties pourrait contribuer à garantir que les besoins des conseillers et ceux de leurs clients, soient satisfaits de manière appropriée. »
L'étude ESG complète est disponible sur le site web de Vontobel.
Pour accéder au site, cliquez ICI.