Acteur historique du marché des cabinets de conseil en gestion de patrimoine, Axa Thema se distingue par une large palette de solutions, allant de l’assurance-vie jusqu’au crédit patrimonial, en passant par une offre luxembourgeoise ou encore une SCPI diversifiée. Tour d’horizon des actualités de la plate-forme en compagnie de Thomas Riou, son directeur depuis janvier 2023.
Investissement Conseils : Comment se sont déroulés les six premiers mois de l’année pour votre plate-forme, Axa Thema ?Thomas Riou : Nous sommes dans la lignée de notre année 2023 durant laquelle nous avons réalisé une collecte historique, notamment avec une hausse de 20 % pour nos contrats français. Néanmoins, la dynamique diffère cette année, puisque c’est sur notre offre assurantielle luxembourgeoise que nous progressons, avec une hausse de plus de 40 % de notre activité sur ce premier semestre.
Comment expliquez-vous cette importante progression sur l’assurance-vie luxembourgeoise ?Différents éléments concourent à cette dynamique et nous ont permis d’avoir un discours commercial plus offensif sur notre offre luxembourgeoise. Tout d’abord, nous avons renouvelé notre offre l’an passé avec un nouveau FAS (fonds d’assurance spécialisé) qui permet d’avoir un univers d’investissement plus large, permettant notamment l’accès à des fonds de Private Equity faisant des appels de fonds successifs, ce qui est très recherché par nos parte-naires conseillers en gestion de patrimoine et family offices.Nous avons également amélioré notre qualité de service, par exemple via la digitalisation des arbitrages.Notre contrat est également accessible à davantage de clients puisque nous avons abaissé son seuil d’accès à partir de 100 000 euros. Si à ce niveau de contrat on ne peut accéder à l’ensemble des atouts de l’assurance-vie luxembourgeoise, il s’agit pour le conseiller et son client de prendre date sur le plan fiscal et de poser les fondations de leur stratégie patrimoniale, notamment dès qu’une mobilité internationale est envisagée. Enfin, notre offre se différencie également des pure players du marché via la possibilité d’accéder au fonds en euros.
D’une façon plus globale, comment vous différenciez-vous sur le marché des conseils en gestion de patrimoine ?Nous nous positionnons comme une plate-forme d’épargne financière avec une offre large – la gamme de contrats Coralis (vie, capitalisation, PER) qui existe depuis plus de trente ans; l’assurance-vie luxembourgeoise, des solutions bancaires via Axa Banque (crédit, compte-titres et PEA) et une SCPI, MyShare SCPI – et la volonté de nous adresser à l’ensemble des segments de clients. Par exemple, notre PER est accessible dès 1 000 euros; sur notre contrat d’assurance-vie, le Private Equity est ouvert à partir de 5 000 euros… En matière d’assurance-vie, nous nous distinguons aussi par notre fonds eurocroissance qui a collecté 2 milliards d’euros l’an passé (10,8 % de notre collecte) et atteignait, à fin décembre 2023, les 6 milliards d’euros d’encours. Sur ce produit qui a délivré un rendement de 3,10 % en 2023 et qui est également accessible via notre PER (plan d’épargne-retraite), notre part de marché s’élevait à près de 70 % fin 2023 ! S’agissant des unités de compte, nous avons amélioré notre processus de référencement pour qu’il soit plus rapide. Cela s’est matérialisé, l’an passé, par une multiplication par deux de l’offre de produits structurés et la possibilité offerte à nos partenaires de souscrire à de nombreux fonds obligataires datés.Avec un positionnement qui n’est pas celui d’une banque, nous sommes aussi assez atypiques sur le marché du crédit, qui a connu un ralentissement important l’an passé.Avec l’offre d’Axa Banque, nous avons pu poursuivre notre activité de financement qui s’inscrit dans une logique patrimoniale globale, autre que de l’immobilier traditionnel. Ainsi, nous continuons à financer les acquisitions de parts de SCPI (société civile en placement immobilier), l’investissement dans des biens immobiliers démembrés, des découverts patrimoniaux, des opérations d’OBO immobilier (Owner Buy Out) ou encore des droits de donation.Cela est pour nous un facteur différenciant, permettant de préserver nos encours et ceux de nos partenaires, et qui contribue au développement de la collecte – le client doit nous confier au moins 20 % du montant du crédit en épargne financière, mais cela s’apprécie au coup par coup.Au final, notre approche nous permet de travailler avec l’ensemble des typologies de cabinets de conseil en gestion de patrimoine, de ceux qui consolident actuellement le marché jusqu’à ceux qui décident de se lancer, quel que soit leur profil (financier, expert patrimonial, généraliste, etc.).
Quelle est votre politique actuelle sur le fonds en euro ?D’un point de vue global, notre discours reste inchangé:la diversification est essentielle entre le fonds en euro pour la partie sécuritaire du contrat, le fonds eurocroissance pour le moyen terme et les unités de compte sur le long terme.Actuellement, nous délivrons un bonus sur notre fonds en euro pouvant aller jusqu’à 2 % sur deux ans sur les nouveaux versements, sous conditions (au moins 50 % d’unités de compte et 10 % de fonds eurocroissance).
Le non-coté est-il une réalité au sein d’Axa Thema ?Chez Axa, nous ne référençons pas de SCPI dans nos contrats et nous assumons ce positionnement. En revanche, nous sommes favorables au financement de l’économie réelle : le Private Equity et à la dette privée au sens large. Dans ce cadre, nous n’assumons pas la liquidité sur l’ensemble, puisque nous pouvons assurer la livraison en titres.D’une façon générale, la demande de nos partenaires est actuellement forte et diversifiée autour des fonds de Private Equity purs, des fonds de dette privée, des fonds mixtes… Nous y répondons avec à la fois des solutions fermées ou evergreen.Concrètement, 10 % de notre collecte et des arbitrages réalisés durant l’année passée se sont orientés vers le non-coté, un niveau cohérent avec ce qu’il devrait représenter chez la clientèle patrimoniale.
Un mot sur votre fonds immobilier, MyShare SCPI ?Lancée il y a six ans, MyShare SCPI est le fruit d’une joint-venture entre la filiale immobilière Drouot Estate du groupe et Atland Voisin. Principalement investie en bureaux (à plus de 50 %) et commerces (30 %), elle a délivré un rendement de 5,20 % l’an passé et affiche un TOF (taux d’occupation financier) de 97,59 %. Malgré la hausse des taux, le prix de la part n’a pas bougé, car elle repose sur des baux à taux variable indexés sur l’inflation. Cette SCPI est accessible uniquement en direct, en pleine propriété et en démembrement, et elle peut être financée par nos soins.