La hausse des prix de l’immobilier se répercute sur l’IFI, selon les statistiques collectées en 2022 par Bercy.
La hausse des prix de l’immobilier constatée en 2022 produit de nombreux effets sur l’IFI : de nouveaux foyers sont concernés et la cotisation moyenne augmente.
Le produit de l’IFI s’est élevé à 1,8 milliard d’euros en 2022, selon les statistiques de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP statistiques, avril 2023, n° 15). C’est une augmentation de +10% par rapport à l’année précédente. L’IFI a concerné 163.895 foyers fiscaux, dont 7,3% de nouveaux foyers.
La hausse des prix de l’immobilier entraîne une augmentation du produit de l’IFI et davantage de foyers concernésEn 2022, la collecte de l’IFI a enregistré une hausse de 10,1% en raison de la hausse du prix des logements de 2021 (+7,1% pour les maisons, selon l’Insee en septembre 2021). Cette revalorisation s’est traduite dans les déclarations d’IFI avec un patrimoine immobilier global déclaré en augmentation de 8,6% entre les deux années (soit 405 milliards d’euros en 2022).
La revalorisation entraîne également l’apparition de nouveaux foyers soumis à l’IFI dans les tranches de patrimoine inférieures (+7,3%). À l’échelle individuelle, la cotisation moyenne a aussi augmenté, en moyenne de +2,5%. Elle augmente précisément de +2,3% pour la seule résidence principale. L’impôt moyen s’est élevé à près de 11.200 euros par foyer fiscal redevable de l’IFI.
Pour un grand nombre de contribuables, la résidence principale (après abattement de 30% de sa valeur) occupe une place importante dans le patrimoine taxable. En effet, c’est 31% du patrimoine déclaré pour les foyers dont le patrimoine immobilier imposable est compris entre 1,3 et 2,5 millions d’euros. En revanche, elle ne représente que 7% du patrimoine taxable des foyers dont le patrimoine est supérieur à 10 millions d’euros.
Une grande partie des redevables se situe à l’entrée de l’IFIUne très grande partie des foyers fiscaux soumis à l’IFI se situe à l’entrée de l’impôt. En effet 44% des foyers fiscaux IFI détiennent un patrimoine immobilier imposable inférieur à 1,8 million d’euros. Ainsi, la moitié d’entre eux paie une cotisation de moins de 4000 euros. Ensuite, trois foyers sur dix détiennent un patrimoine dont la valeur est comprise entre 1,8 million et 2,5 millions d’euros.
Près de 25% des foyers disposent d’un patrimoine immobilier imposable supérieur à 2,5 millions d’euros. Près de 2% des foyers déclarent un patrimoine supérieur à 7,5 millions d’euros, et il est supérieur à 15 millions d’euros pour 0,4% d’entre eux. Parmi ces personnes les plus fortunées, la moitié s’acquitte d’un IFI de plus de 192.000 euros.
Le saviez-vous ? L’entrée dans le barème de l’IFI s’effectue pour les patrimoines immobiliers dont la valeur nette taxable est supérieure ou égale à 1,3 million d’euros. Toutefois, le calcul commence à 800.000 euros selon le barème progressif suivant :
Jusqu’à 800.000 euros : 0% Entre 800.000 euros et 1,3 million d’euros : 0,5% Entre 1,3 et 2,57 millions d’euros : 0,7% Entre 2,57 et 5 millions euros : 1% Entre 5 et 10 millions euros : 1,25% Au-delà de 10 millions d’euros : 1,5% Les redevables de l’IFI sont majoritairement âgés et franciliensDans son étude d’avril 2023, la DGFIP a également étudié l’âge moyen des foyers déclarant l’IFI. Ils sont en moyenne plus âgés que ceux déclarant seulement l’impôt sur le revenu. Le premier déclarant du foyer fiscal est âgé en moyenne de 70 ans. Pour les foyers fiscaux imposables à l’impôt sur le revenu en 2020 et non assujetti à l’IFI, l’âge moyen du premier déclarant est de 54 ans. Seuls 3% des foyers assujettis à l’IFI ont un premier déclarant âgé de 44 ans ou moins. En revanche, plus le foyer fiscal est jeune, plus le patrimoine immobilier déclaré est élevé : il atteint 2,8 millions d’euros au sein des foyers dont le premier déclarant a entre 25 et 44 ans.
Par ailleurs, les foyers assujettis à l’IFI et à l’impôt sur le revenu sont majoritairement franciliens. 26% des foyers déclarants sont concentrés à Paris. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines sont les départements suivants sur la liste. Les résidents français à l’étranger suivent. La proportion des foyers IFI est également élevée dans les départements de la côte atlantique, de la côte méditerranéenne, de Savoie et Haute-Savoie.
Le dernier point d’analyse de la DGFIP porte sur les revenus perçus par les foyers IFI. Ils s’élèvent en moyenne à 147.300 euros par an (en hausse de 2,5% sur un an en 2022). Pour la moitié d’entre eux, le revenu imposable est inférieur à 98.000 euros. Pour un quart d’entre eux, le revenu moyen est supérieur à 157.000 euros. Par ailleurs, le montant total des revenus déclarés a augmenté plus fortement chez les foyers imposés à l’IFI (+31,7%) que chez les autres foyers (+5,7%).
L'essentiel à retenir En 2022, 164.000 foyers ont payé l’IFI pour un total de 1,8 milliard d’euros. L’augmentation du prix de l’immobilier a fait entrer de nouveaux foyers dans l’IFI. Les foyers IFI sont fortement concentrés en Île-de-France et à l’étranger.
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