L’augmentation brutale des taux d’intérêt, les fluctuations macroéconomiques et les incertitudes géopolitiques ont provoqué une rupture des corrélations traditionnelles entre les différentes classes d’actifs.Depuis, les investisseurs cherchent des approches d’investissement capables de générer des rendements stables et non corrélés avec les cycles de marché.
L’année 2024 sera sans doute une année charnière : bien que les rendements se soient accrus de manière significative, les pressions inflationnistes restent élevées et les marchés du crédit toujours volatils, tout comme les marchés actions. Les stratégies alternatives trouvent alors toute leur place dans une allocation, en offrant aux investisseurs une source de diversification décorrélée des autres classes d’actifs et ainsi des mouvements de marché.
Préserver la performanceSi les principales classes d’actifs affichent généralement des performances négatives lorsque le sentiment des investisseurs est teinté de pessimisme, ce type de stratégie cherche à atténuer ces impacts, jouant un rôle d’amortisseur pour ainsi améliorer le profil rendement-risque d’un portefeuille.Dans un contexte de taux d’intérêt élevés par exemple (ou si d’autres facteurs ont un impact similaire), une stratégie de performance absolue cherchera toujours à détenir des titres liquides, en mesure de couvrir leur coût du capital ou bénéficiant de cet environnement de taux, et inversement, à shorter les titres qui seront potentiellement mis à l’épreuve, en capitalisant sur la dispersion des valorisations entre les deux groupes. Dans une logique neutre au marché, la stratégie n’intégrera, en revanche, aucun biais sectoriel, géographique ou stylistique.
Des surprises en 2024 ?Le consensus prévoit actuellement un atterrissage en douceur aux Etats-Unis. Nous entrevoyons principalement deux risques à cet égard:d’une part, le risque d’une inflation persistante, qui pousserait la Fed à maintenir sa politique monétaire Hawk-ish (belliciste, ndlr) plus longtemps; d’autre part, le risque d’un ralentissement plus rapide de la croissance, qui mènerait à une récession. En outre, de nombreux investisseurs se sont heurtés à la concentration des marchés mondiaux, compte tenu de la domination des grandes entreprises technologiques américaines. Ils ont sous-pondéré à la fois les Etats-Unis et les méga-capitalisations américaines en particulier, cherchant des opportunités ailleurs. Si nous devions assister à un changement de leadership de marché outre-Atlantique – ou même à un changement politique pour un régime plus favorable aux entreprises –, cela pourrait offrir davantage d’opportunités d’alpha liées à la sélection de valeurs via une exposition aux Etats-Unis. Par ailleurs, des thèmes émergents, tels que la démondialisation et la montée des nationalismes, restent un risque pour la structure de l’économie mondiale à l’heure actuelle, avec potentiellement un accroissement de l’intensité capitalistique des entreprises, une accélération de la relocalisation de la production et une concurrence accrue à l’égard des ressources critiques. Une désescalade ou un apaisement des conflits régionaux pourrait être favorable. Si nous devions assister à l’émergence d’un nouveau conflit en Extrême-Orient, les marchés mondiaux pourraient en subir les conséquences. Par le passé, des changements radicaux dans la gestion des Etats ont pu surprendre les marchés. Cela pourrait être le cas à nouveau si des vents contraires inattendus apparaissaient cette année, qui compte un nombre d’échéances électorales record à travers le monde.En conclusion, les perspectives d’investissement pour les stratégies de performance absolue en 2024 sont prometteuses. Avec leur approche ciblée, flexible et axée sur la génération de performance indépendamment des conditions de marché, ces stratégies offrent une alternative attrayante pour les investisseurs cherchant à naviguer dans un environnement de marché complexe et incertain.