Bien qu’apparu dans les années 60, le concept de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) n’est aujourd’hui pas encore maitrisé par toutes les entreprises. Lorsque la RSE est bien intégrée à la stratégie et à la culture de l’entreprise, elle procure un avantage concurrentiel important dans la gestion du capital humain comparé aux entreprises qui s’en passent.
Elément incontournable d’une stratégie RSE complète, la gestion du capital humain peut intervenir à plusieurs niveaux : de l’attraction des nouveaux talents à la transmission du savoir par les employés les plus anciens, en passant par la formation, la rémunération ou encore l’étude de la satisfaction du personnel.
Dans une société où les individus ne recherchent plus uniquement un emploi mais aussi davantage de sens, les entreprises dont la politique RSE est structurée disposent de nombreux atouts pour attirer les talents1. En effet, ces engagements permettent généralement de rassembler les équipes autour d’un projet qui est porteur de sens. En France, la Loi Pacte permet aux entreprises de formuler une raison d’être et/ou de se déclarer « entreprise à mission », véritable avantage pour l’attractivité des candidats. Selon une estimation de Bercy, entre 150 et 170 entreprises françaises ont inscrit une raison d’être dans leurs statuts2.
Des politiques RSE robustes pourraient également aider à pallier la fuite des « cerveaux » à l’étranger. Ce phénomène entraine des couts pour les pays d’origine, avec notamment une perte des ressources fiscales, des compétences, des idées et donc de l’innovation et des investissements. Des pénuries de main-d’œuvre peuvent aussi apparaître3. Les secteurs d’activités les plus touchés sont la santé, la recherche et l’éducation4.
Afin de sensibiliser les potentiels futurs collaborateurs, les entreprises doivent investir dans une communication efficiente et juste, sans tomber dans le « social washing »5.
La RSE, un gain de compétitivité pour l’entreprise
Si les bienfaits d’une politique de gestion durable des RH sur les effectifs ne sont plus à prouver (baisse de l’absentéisme, ralentissement du taux de rotation des effectifs, hausse de l’engagement…), il est aussi important de rappeler que ceux-ci apportent des attraits financiers. En effet, la RSE procure aux entreprises un gain de performance moyen de 13% par rapport aux entreprises qui n’introduisent pas de notions de responsabilités6.
Selon une recherche7, les entreprises présentes dans le classement Fortune « 100 best companies to work for »* ont mieux performé en bourse que leurs paires, de 2% à 3% par an sur une période de 25 ans (entre 1984 et 2009).
Développer une stratégie RSE reste aujourd’hui un défi pour les PME qui ne disposent pas toujours des ressources nécessaires – temps, capital humain, argent – pour y parvenir. Si le sujet est aujourd’hui bien abordé par les grandes entreprises, la RSE demeure un élément de différenciation fort au sein des capitalisations boursières plus petites. Le dialogue actionnarial que nous menons au quotidien avec les entreprises présentes dans nos fonds microcaps pousse ces dernières à communiquer sur leurs pratiques RSE et à les améliorer.
* Les 100 meilleures entreprises pour lesquelles travailler
Juillet 2021, par Augustin Vincent, Responsable de la Recherche ESG et Joyce Stevenson, Analyste ESG, Mandarine Gestion
Sources : 1 Enquête « Le regard des Français et leur appropriation de la RSE », Ifop, septembre 2019. 2 https://www.europe1.fr/economie/dossier-ces-entreprises-qui-formalisent-leur-raison-detre-4034958 3 « Fuite des cerveaux et inégalités entre pays », Frédéric Docquier dans Revue d’économie du développement, 2007 4 « La cohérence des politiques au service du développement », Centre de développement de l’OCDE, 2007. 5 http://www.praevens.fr/rse-rps-et-social-washing/ 6 Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité, France Stratégie (strategie.gouv.fr) 7 « Grow the Pie: How great Companies deliver both purpose and profit », Alex Edmans, 2020.Cliquez ICI pour accéder au site Mandarine Gestion.