La publication de l’inflation sous-jacente dans la zone euro pour le mois de février, à 5.6% sur 12 mois, fait craindre que la hausse des prix ne s’installe durablement. En effet, alors même que les causes initiales de l’inflation disparaissent, notamment le retour à la normale des chaînes logistiques et la baisse des prix de l’énergie, la persistance d’une forte inflation structurelle ne peut s’expliquer que par l’installation d’un biais inflationniste dans nos économies : profitant de l’effet d’aubaine, les entreprises continuent d’augmenter les prix sans que la hausse de leurs coûts de revient ne le justifie.
Ces hausses de prix sont rendues possibles par le maintien d’une demande soutenue en raison de déficits budgétaires élevés.
A ce stade l’inflation comme la hausse des taux de la BCE n’ont donc qu’un impact limité sur la demande car les politiques budgétaires ont pris le relais. Mais cette situation n’aura en théorie qu’un temps dans la mesure où le refinancement régulier des dettes souveraines à des taux de plus en plus élevés finira par peser lourdement sur la charge de la dette et contraindra les Etats à freiner leur dépenses, ceci réduisant la demande et l’inflation. Mais la classe politique européenne, en charge de la transition énergétique et de la stabilité sociale, devant gérer la montée des dépenses militaires et du protectionnisme qui nécessite des relocalisations, acceptera-t-elle que la BCE lui impose une forte réduction de la dépense publique ? On voit difficilement comment atteindre ces objectifs politiques dans un contexte de taux durablement élevés et de contrainte budgétaire, ceci alors même que la productivité de nos économies baissent.
En effet pour dire les choses de manière simplifiée deux voies économiques sont possibles pour la zone euro. La première consisterait en un choc de compétitivité passant par une hausse significative de la productivité et de l’amélioration de l’efficacité de l’investissement dans le secteur public et privé. Cela permettrait de résorber les dettes et l’inflation tout en rendant possibles les objectifs politiques mentionnés ci-dessus. Mais ce projet ardu a déjà été tenté depuis trente ans et la pente s’est avéré trop raide. Reste une deuxième voie, plus réalisable, qui consiste à accepter davantage d’inflation. On entrerait ainsi dans un régime de déficits publiques plus importants et récurrents, couplés à une inflation structurellement plus élevée, elle-même portée par une réévaluation régulière des salaires, avec une banque centrale qui accepterait durablement des taux réels négatifs. La croissance et l’inflation permettraient de stabiliser la dette publique.
Reste que l’idée de maintenir une inflation un peu plus élevée mais sous contrôle demeure un pari risqué : l’inflation durable une fois enclenchée peut s’emballer au-delà des prévisions initiales.
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