Retrouvez le commentaire de Martin WOLBURG, économiste senior de GENERALI INVESTMENTS, en réaction à la réunion de la BCE.
Martin WOLBURG, chef économiste de GENERALI INVESTMENTS
Points principaux :
Lors de la réunion hier et conformément aux attentes, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé à l'unanimité de laisser ses taux directeurs inchangés.
Le Conseil d'administration considère que les derniers développements en matière d'inflation sont conformes à ses projections. Si le discours sur la croissance des salaires semble moins préoccupant qu'en juin, l'évaluation future de l'inflation dépendra également des marges et de la productivité des entreprises.
Lors des questions-réponses, la présidente Lagarde s'est opposée à l'idée d'indiquer une action future. Elle a souligné que le Conseil d'administration dépendait vraiment des données et que « ce que nous ferons en septembre est très ouvert ».
Nous continuons à prévoir de nouvelles baisses de taux de 25 points de base en septembre et en décembre, ce qui correspond largement aux attentes du marché.
La BCE est restée en attente hier
La BCE a décidé, sans surprise, de maintenir ses taux d'intérêt directeurs inchangés, le taux de dépôt à 3,75 % et le taux de prise en pension à 4,25 %. Elle poursuit les non-réinvestissements du PPA et - comme annoncé précédemment - n'investit plus les titres arrivant à échéance achetés dans le cadre du PEPP, réduisant les avoirs correspondants de 7,5 milliards d'euros par mois en moyenne. Elle a l'intention d'arrêter complètement les réinvestissements à la fin de 2024. Moins d'inquiétude concernant la croissance des salaires ...
Les dernières données sur l'inflation sont jugées conformes aux projections macroéconomiques de juin. Les mesures de l'inflation sous-jacente sont considérées comme étant à la baisse. La formulation de la croissance des salaires qui avait été qualifiée d'"élevée" en juin a été ramenée à "forte". Lors des questions-réponses, la présidente Lagarde s'est montrée confiante quant au ralentissement de la croissance des salaires l'année prochaine. Elle a fait référence à de nombreuses enquêtes menées par la BCE ainsi qu'à son propre système de suivi des salaires. Par ailleurs, les banques centrales estiment que la croissance des salaires devrait se modérer pour atteindre des niveaux compatibles avec l'objectif d'inflation d'ici à 2025. ... Mais la productivité doit encore augmenter
Toutefois, Christine Lagarde a également souligné que la fin de l'interaction de la croissance des salaires avec les bénéfices et la productivité était décisive pour les perspectives d'inflation. Le Conseil d'administration estime que "l'impact inflationniste de la hausse des salaires a été atténué par les bénéfices". Mme Lagarde a souligné qu'il n'y avait pas eu, jusqu'à présent, de forte reprise de la productivité.
Beaucoup d'informations jusqu'en septembre
Lors des questions-réponses, Mme Lagarde a soigneusement évité de fournir des données concrètes nécessaires pour déclencher la prochaine baisse des taux. Elle a mentionné de manière assez générale que les perspectives d'inflation, l'inflation sous-jacente et la transmission de la politique monétaire étaient des facteurs à surveiller, et que la dépendance aux données ne signifiait pas la dépendance aux points de données. Elle a indiqué que le Conseil d'administration examinait de nombreuses données et que « d'ici septembre, nous recevrons beaucoup d'informations ». Elle a même suggéré qu'en cas d'évolution défavorable, la politique monétaire pourrait être à nouveau resserrée.
Le Conseil d'administration a approuvé à l'unanimité la dépendance à l'égard des données
La décision hier a été prise à l'unanimité selon Mme Lagarde. Cette décision et la tentative de Mme Lagarde d'éviter toute déclaration qui pourrait être interprétée comme un pré-engagement nous suggèrent que le Conseil d'administration veut garder une marge de manœuvre pour la réunion de septembre.
Les baisses de taux trimestrielles restent les plus probables
Dans l'ensemble, nous continuons à envisager de nouvelles baisses de taux. Nous prévoyons les prochaines baisses de 25 points de base en septembre et en décembre, ce qui ramènera le taux de dépôt à 3,25 % d'ici la fin de l'année, en accord avec les marchés. Toutefois, la réticence de Mme Lagarde à nourrir des attentes concernant une baisse des taux en septembre suggère que le risque d'une absence d'action s'est quelque peu accru. Les marchés n'ont pas été surpris par la décision d'hier, qui avait déjà été annoncée par les membres du Conseil d'administration au cours des dernières semaines.
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