Franklin Templeton - Commentaires : Elections US

30/10/2024 - source : Patrimoine 24

Suite au webinar organisé par le Franklin Templeton Institute, veuillez trouver les commentaires des experts de Franklin Templeton en amont des élections US.

CONCERNANT L’IMPACT DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE SUR LA PERFORMANCE DES MARCHES BOURSIERS :

Grant Bowers, Gérant, Franklin Equity Group - Franklin Templeton :

« Les marchés n'aiment pas l'incertitude. Sachant qu’il s’agit pour l’instant d'une élection à 50-50, nous devons donc regarder au-delà et réfléchir à ce que les marchés attendent de chaque candidat.

Les deux candidats sont relativement bien connus des marchés, il n'est donc pas surprenant que nous n'ayons pas observé beaucoup de volatilité dans la période précédant l'élection. Cela dit, je pense qu'il existe de réelles différences entre les deux candidats en ce qui concerne la réglementation, les droits de douane et la politique fiscale. Mais comme le résultat le plus probable est un gouvernement divisé, la probabilité d'un changement radical est assez faible. Et c'est à ce scénario de gouvernement divisé que les marchés réagissent actuellement. Toutefois, si un parti remportait une victoire totale [à la Maison-Blanche, à la Chambre des représentants et au Sénat], il faudrait alors s'attendre à une plus grande volatilité, car il serait en mesure d'impulser des changements significatifs.

Si vous regardez la façon dont le marché s'est comporté récemment, il y a certainement une forme d’optimisme liée à la perspective d’une victoire de Donald Trump et de ses politiques pro-entreprises, à faible taux d'imposition et à faible réglementation. Toutefois, le revers de la médaille serait à chercher du côté des tarifs douaniers et de l'impact qui en découlerait, ainsi que du côté des politiques fiscales et du niveau d'endettement. Il ne peut y avoir d’avantages sans certains inconvénients potentiels. » 

Jeff Schulze, responsable de la stratégie économique et de marché, ClearBridge Investments (filiale de Franklin Templeton) :

« Depuis 1932, le rendement annualisé moyen du S&P 500 a été de 8,9 % lorsque le président était démocrate et de 5,6 % lorsqu'il était républicain. Mais si l'on se place dans une perspective à plus long terme, une image très différente commence à se dessiner. Par exemple, si l'on considère la situation depuis le lendemain de l'élection, qu'il s'agisse d'un président démocrate ou d'un président républicain, et que l'on se place sur un horizon de dix ans, les rendements des deux partis sont assez similaires. Si l'on considère les présidences démocrates sur une base prospective de 10 ans, le rendement annualisé est de 6,4 %, et pour les présidences républicaines de 6,1 %. »

« Plus important encore, la politique n'a parfois pas autant d'importance que la toile de fond économique sous-jacente. Ce qui compte le plus, c'est l'état de l'économie. Et d'après tous les paramètres que nous examinons, nous pensons que l'économie américaine repose actuellement sur des bases solides. D’ailleurs, nous avons augmenté notre confiance dans un atterrissage en douceur à 85 % ».

 

TAUX D’INTERETS ET CONSOMMATION

Sonal Desai, directrice des investissements, Franklin Templeton Fixed Income :

« Je pense que le marché est encore quelque peu optimiste en ce qui concerne les anticipations de baisses de taux. Mais je suis plutôt d'accord avec l’idée que l'économie se porte bien. Si vous avez une victoire républicaine et que vous mettez en place des mesures tarifaires de grande envergure, cela pourrait, dans une certaine mesure, limiter l'appétit de la Fed pour des baisses de taux massives, car cela risquerait de générer une certaine inflation. Cela dit, nous ne pensons pas que la mise en place des tarifs douaniers sera aussi large qu’annoncé. »

« Jusqu'à présent, la consommation américaine reste solide et nous ne pensons pas que cela changera immédiatement à la suite des élections. En fin de compte, je pense que ce qui influencera la confiance des consommateurs et la demande sera l'inquiétude concernant les perspectives économiques, en particulier l'emploi. Enfin, si l'issue de l'élection reste incertaine pendant une période prolongée après le jour du scrutin, cela pourrait également avoir un certain impact. »

« Dans le cas d’une présidence Trump, nous devons nous attendre à ce qu’il continue à s’exprimer sur les taux d'intérêt. Cependant, il a lui-même déclaré qu'il ne pensait pas qu'il devrait avoir la capacité de les dicter. La pression politique est une chose avec laquelle la Fed vit depuis longtemps, dans le sens où chaque fois que Jérôme Powell se présente devant le Congrès, il se fait attaquer soit par les républicains, soit par les démocrates. Il s'agit d'une tradition bien ancrée. J'ai confiance en la solidité de l'institution et je considère donc que les changements drastiques qui sont craints ont peu de chances de se produire. »

 

REDUCTIONS D'IMPOTS ET DEFICITS BUDGETAIRES

Jeff Schulze, responsable de la stratégie économique et de marché, ClearBridge Investments (filiale de Franklin Templeton) :

« D'une manière générale, pour qu’il se produise un grand bouleversement en matière d’impôts ou de dépenses budgétaires, il faut un scénario de "balayage". Si rien n'est fait, nous nous retrouverons au bord d’un précipice fiscal, avec un taux d'imposition effectif plus élevé pour presque tous les américains. Certaines dispositions relatives aux entreprises sont également en train de disparaître. Si Harris gagne avec un gouvernement divisé, elle fera probablement pression pour un taux d'imposition des sociétés légèrement plus élevé, ceci afin de financer certains des crédits d'impôt pour les publics à faible revenu et des dépenses sociales supplémentaires. »

« Dans le cas d’une victoire de Trump, si le gouvernement est bloqué, il est probable qu'il essaiera de favoriser toutes les réductions d'impôts prévues dans la loi initiale [Tax Cuts and Jobs Act] en échange de dépenses supplémentaires pour les familles, les personnes âgées et les personnes à faible revenu. Ces dispositions seront caduques à la fin de l'année 2025, de sorte que les marchés n'évalueront pas cette dynamique avant le quatrième trimestre de l'année prochaine.

En fin de compte, je pense que les deux partis ont intérêts à se réunir et à travailler ensemble sur un programme législatif ».

Sonal Desai, directrice des investissements, Franklin Templeton Fixed Income :

« D’après nous, il n'y aura pas de changement massif dans l'orientation fiscale, quelle que soit l'issue des élections. La loi portant sur les réductions d'impôts et les emplois (Tax Cuts and Jobs Act) est déjà en cours, et si les Républicains l'emportent, ces réductions d'impôts seront probablement prolongées. Du côté démocrate, on ne prête pas beaucoup d'attention au fait qu'il y a un désir de maintenir ces réductions d'impôts pour ceux qui gagnent moins de 400 000 dollars, ce qui représente les trois quarts du coût de la mesure initiale ».

« Nous nous attendrions à une plus grande augmentation des dépenses budgétaires dans le cas d'un balayage démocrate. Toutefois, et ce n'est pas surprenant, le diable est dans les détails car, au cours des dernières semaines, les deux candidats ont lancé de nouvelles idées. Le déficit budgétaire [prévu] est énorme. Il ne semble pas pouvoir descendre en dessous de 7 % [en pourcentage du PIB], et pourrait même atteindre 8,5 %. En temps de paix et dans une économie forte, il est assez inédit d'envisager des déficits budgétaires d'une telle ampleur ».

 

IMPLICATIONS SUR LES MARCHES ACTIONS

Grant Bowers, Gérant, Franklin Equity Group - Franklin Templeton :

« Je ne pense pas que l'on assistera à un changement radical de la politique réglementaire pour les grandes entreprises technologiques sous une administration républicaine. L'impact se ferait surtout sentir dans des domaines tels que la finance et l'énergie, en cas de déréglementation. »

« Les grandes entreprises technologiques construisent actuellement des data centers pour prendre en charge les grands modèles de langage nécessaires au développement de l’IA générative. Et nous ne pensons pas que le résultat des élections ait un quelconque impact sur ces plans de construction ».

« Les taux d'intérêt vont en revanche jouer un rôle important. Au cours des deux derniers trimestres, les petites et moyennes capitalisations se sont vraiment redressées lorsque la Fed a commencé à réduire ses taux et que nous avons vu d'autres secteurs jouer un rôle plus important sur le marché. Par ailleurs, les principaux facteurs seront les changements de politique en faveur des petites entreprises - réglementation visant à stimuler l'innovation ou l'investissement dans des secteurs spécifiques tels que les infrastructures nationales, l'électrification ou les énergies renouvelables. »

Jeff Schulze, responsable de la stratégie économique et de marché, ClearBridge Investments (filiale de Franklin Templeton) :

« La volatilité a toujours tendance à augmenter à l'approche des élections présidentielles. Depuis le 1er juillet, le VIX a augmenté de plus de 50 %. C'est ce que l'on observe généralement à l'approche d'une élection. Mais ce qui est intéressant, c'est que le S&P 500 a progressé au cours des deux derniers mois. Cette hausse des actions va à l'encontre de ce que l'on observe habituellement à l'approche d'une élection et pourrait s’expliquer par le fait qu’il semblerait que les marchés anticipent une éventuelle présidence Trump. » « Si Harris l'emportait, cela irait à l'encontre de ce que le marché a prévu ces deux dernières semaines, ce qui pourrait entraîner une légère baisse du marché. Cela pourrait alors être un bon moment pour investir. »

 

IMPLICATIONS SUR LES MARCHES OBLIGATAIRES

Sonal Desai, directrice des investissements, Franklin Templeton Fixed Income :

« Si je me contente de regarder les rendements des bons du Trésor, nous avons déjà commencé à observer des mouvements alors que les sondages commencent à évaluer la possibilité d'une victoire des républicains, ce qui semblait très improbable il y a quelques semaines. Et nous assistons déjà à une liquidation des bons du Trésor. Cela illustre l’anticipation selon laquelle les déficits budgétaires devraient s'aggraver considérablement.

« En cas de victoire des démocrates, nous assisterions probablement à une remontée des bons du Trésor, ce qui n'est peut-être pas tout à fait justifié car, quel que soit le vainqueur, nous nous attendons à des déficits très, très importants. Mais je pense que ce mouvement aurait lieu dans l'espoir qu'il y ait une augmentation des impôts ou autre pour limiter un peu le déficit. »

« Compte tenu de l'augmentation des dépenses attendue en cas de victoire du Parti démocrate et des baisses d’impôts annoncées en cas de victoire du Parti républicain, je dirais que les perspectives ne sont pas particulièrement favorables pour la partie longue de la courbe des taux d'intérêt après les élections. »

« Enfin, les obligations municipales représentent une opportunité, mais cela dépend plus des fondamentaux que des élections. Je pense que, quel que soit l'état du monde, actuellement, les obligations municipales restent très intéressantes. »

 

 Écoutez le webinar en intégralité ici.  

 

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