La publication des PMI cette semaine confirme le ralentissement manufacturier en cours mais un redressement à attendre de la conjoncture dans les mois à venir, tiré par les services.
Du fait de l’attentisme de la FED, des pressions se font sentir sur les devises des banques centrales plus accommodantes, à commencer par le Yen.
Dans ce contexte de vigueur des chiffres micro et macro, le risque inflationniste continue de peser sur marché obligataire.
La publication des PMI cette semaine confirme le ralentissement manufacturier en cours mais un redressement à attendre de la conjoncture dans les mois à venir, tiré par les services.
Aux Etats-Unis, le PIB du 1er trimestre n'a progressé que de 1,6% en données annualisées, avec un indice déflateur PCE cœur trop vigoureux pour espérer voir la Fed réduire ses taux à court terme. Moins de croissance et trop d’inflation ? En regardant ces chiffres de plus près, la demande domestique semble encore très vigoureuse mais la détérioration du déficit commercial et les stocks ont contribué négativement. Quant aux chiffres d’inflation, ils confirment que la désinflation qui a cours depuis un an, principalement tirée par la baisse des prix des biens et de l’énergie, peine à montrer des progrès supplémentaires depuis le début de l’année.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage témoignent aussi de la résilience du marché de l’emploi. Ces chiffres ne sont pas de nature à encourager la FED à des baisses de taux, ni rapides, ni nombreuses. Le marché table désormais sur une première baisse des taux après les élections et révise à la baisse le nombre de baisse des taux à attendre en 2025. Néanmoins, un pas plus accommodant pourrait être fait via le bilan de la FED : la fin du quantitative tightening sera un des points d’attention du FOMC de la semaine prochaine.
Du fait de l’attentisme de la FED, des pressions se font sentir sur les devises des banques centrales plus accommodantes, à commencer par le Yen. Pour autant, la Banque du Japon n’a pas cédé et a maintenu ses taux inchangés. Des interventions du Trésor japonais se font plus pressantes pour soutenir la devise.
Dans cet environnement macro-économique de nature à peser sur les actifs risqués, la saison de publication de résultats a été un facteur de soutien, en particulier aux Etats-Unis. En moyenne, les entreprises américaines ont publié des résultats 6,8% au-dessus des attentes, contre 2,1% en Europe. Si les attentes des analystes sont très élevées pour les plus grandes capitalisations exposées à l’intelligence artificielle, ce n’est pas le cas sur le reste de la cote.
Dans ce contexte de vigueur des chiffres micro et macro, le risque inflationniste continue de peser sur le marché obligataire. Un rebond des actifs risqués nécessitant une stabilisation des taux réels, nous maintenons notre biais neutre pour le moment.
ACTIONS EUROPÉENNES
Les marchés européens ont marqué une forte hausse cette semaine alors que la saison de résultat bat son plein. Dans ce contexte, les PMI de la zone euro sont ressortis en hausse plus rapide qu’attendue pour le mois d’avril, le composite s’établissant à 51,4 contre 50,7 attendu, après 50,3 pour le mois de mars. On notera cependant une divergence entre la composante des services (en nette progression) et du manufacturier (en contraction). Les valeurs technologiques étaient à l’honneur cette semaine. Le secteur des semi-conducteurs a été porté par une très bonne publication du néerlandais ASM International, qui a rassuré quant à la dynamique du secteur et a fait état d’une forte croissance de son carnet de commandes. Le groupe en a profité pour annoncer des perspectives plus optimistes qu’attendues pour 2024.
Le reste du secteur technologique a été relativement volatil : dans les logiciels, l’allemand SAP a publié des résultats au-dessus des attentes, ce qui n’est pas le cas du français Dassault Systèmes dont la division « santé » décroit au premier trimestre et la génération de trésorerie ressort plus faible qu’attendue. Un autre français dans le domaine des centres de données cette fois, OVHcloud, a réduit ses objectifs de croissance pour 2024 face à une demande atone en Europe. D’autre part, suite au rapport de vente à découvert d’Hindenburg, l’éditeur de logiciel Temenos a publié des résultats pour son premier trimestre sous les attentes et a annoncé l’arrivée d’un nouveau CEO. Cette annonce faisait par ailleurs partie d’une des observations d’Hindenburg.
Le brasseur Heineken a surpris positivement les marchés en publiant des ventes supérieures aux attentes, aidées par un effet volume très favorable et par la bonne tenue de la consommation. Cela n’a cependant pas suffi pour que le groupe relève ses objectifs annuels.
Dans le luxe, pas le droit à l’erreur : les attentes sont élevées pour cette saison de résultats. Ainsi, les résultats encourageants d’Hermès et Moncler n’ont pas suffi à satisfaire un marché exigeant, même avec une dynamique toujours positive du marché chinois.
Signal négatif pour le marché du travail en Europe : le néerlandais Randstad a publié une chute de ses bénéfices dans un contexte où la confiance sur le marché du travail reste affaiblie. L’ascensoriste finlandais Kone a publié des résultats au-dessus des attentes dans ses principaux marchés à l’exception de la Chine, confirmant la morosité sur le marché immobilier chinois.
Enfin, le marché des introductions en bourse continue sur sa lancée dynamique depuis le début d’année : après l’éditeur de logiciel Planisware la semaine dernière, cette semaine c’est le fonds de private equity CVC qui se lance en bourse pour une capitalisation estimée entre 13 et 15 milliards d’euros.
ACTIONS AMÉRICAINES
Retour au vert sur les marchés : les indices effacent une grande partie du mouvement de baisse entamé ces dernières semaines. Le Nasdaq 100 est en hausse de 1,7%, devant le S&P500 à 1,5%. Cette semaine est l’une des plus chargées du trimestre en terme de publications de résultats ; un tiers des entreprises du S&P500 reportent sur cette période. La volatilité est dirigée par les publications des Big Tech.
Les résultats de Google, qui initie un dividende pour la première fois, sont bien au-dessus des attentes, notamment via une croissance plus forte de l’activité sur Youtube et Search .De même pour ceux de Microsoft, qui affiche notamment une croissance de 31% sur Azure.
Les résultats de Meta avaient déçu les investisseurs en raison de perspectives moins encourageantes, particulièrement à cause des dépenses en CAPEX plus fortes que prévues, malgré de bons chiffres sur la publicité pour le premier trimestre. Ces publications ont confirmé que le cycle d’investissement en équipement IA est toujours d’actualité, de manière plus forte que prévue.
Au sein de l’énergie, les résultats de SLB confirment la bonne tenue de l’activité : les revenus croissent de 13% sur l’année, tandis que les marges sont en hausse pour le 13ème trimestre consécutif. Le fournisseur d’énergie NextEra déçoit en terme de revenus mais voit croître ses bénéfices par action de 8% sur l’année ; la forte demande en énergie renouvelable rassure, alors que les concurrents peinent sur cette activité en raison de délais.
Le constructeur de maison individuelle Pulte publie à nouveau de très bons résultats, qui ont bénéficié de la reprise de la demande immobilière au premier trimestre après un ralentissement au quatrième trimestre. Le cycle immobilier demeure aux Etats-Unis, alimenté par le déficit structurel de logements.
Au sein de l’aciérie, le cours de bourse de Cliff a connu sa plus forte baisse quotidienne depuis plus de 3 ans, en raison de résultats au-dessous des attentes sur le premier trimestre, ainsi que concernant les prévisions pour le deuxième trimestre. Les volumes sont plus faibles que prévus. Au final, 79% des entreprises du S&P500 ont dépassé leurs attentes en termes de bénéfice, signe que l'activité économique ne faiblit pas. Les secteurs de la communication et des utilities présentent les meilleurs résultats, à l'inverse des commodities et de la consommation discrétionnaire.
En termes d’activité corporate, l’IPO attendue de Rubrick, la solution de « back up as a service » soutenue par Microsoft a été finalisée jeudi pour une valorisation de 5,6 milliards d’euros.
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