Les banques centrales recadrent le marché sur le rythme de baisse des taux à venir.
Il faut reconnaitre que les chiffres économiques américains ne montrent pas beaucoup de signes de faiblesse, même si l’inflation continue de baisser.
Dans ce contexte moins lisible, nous avons tactiquement réduit notre exposition aux actifs risqués, car les primes de risques nous semblent trop faibles en cas de déception sur le scénario de désinflation.
Les banques centrales recadrent le marché sur le rythme de baisse des taux à venir. Désormais, celui-ci n’anticipe plus que trois baisses d’ici la fin d’année vs six en janvier. Certains questionnent même ce scénario, ce qui soutient le dollar US et ramène les taux réels 10 ans américains de nouveau à 2%.
Il faut reconnaitre que les chiffres économiques américains ne montrent pas beaucoup de signes de faiblesse, même si l’inflation continue de baisser. Le marché de l’emploi reste particulièrement dynamique, avec 184 000 créations d’emplois en mars selon l’enquête ADP, des créations de nouveaux postes toujours soutenues selon l’enquête JOLT, mais également des salaires en hausse de 10% pour ceux qui changent d’emploi. On assiste ainsi à des déclarations divergentes entre membres de la FED quant au timing de la première baisse des taux à venir.
D’autre part, la hausse des taux se nourrit des craintes d’un dérapage des déficits publics avec les deux candidats à la présidentielle US qui ne montrent aucun appétit pour la discipline budgétaire via leur programme d’extension des baisses d’impôts et des risques de nouvelles taxes à l’importation pour Trump. Néanmoins, confiant dans le potentiel résiduel de désinflation, nous pensons toujours que le mouvement tendanciel est à la baisse des taux.
En Europe, l’inflation globale baisse un peu plus vite que prévu à 2,4%, mais l’inflation cœur reste élevée à 2,9% avec une résilience de la composante services. Au niveau de l’activité, le PMI européen poursuit son rebond en repassant dans le vert à 50,3, mais ceux de l’Allemagne et de la France restent encore en phase de contraction à respectivement 47,7 et 48,3.
En Asie, le rebond des PMI est beaucoup plus marqué, notamment en Chine, au Japon, et en Australie. En revanche Outre-Atlantique, les indices ISM US et PMI Canadiens marquent le pas en s’inscrivant en dessous des attentes.
Ce scénario de rebond de l’activité manufacturière globale, de tensions géopolitiques et de craintes d’une inflation plus dure à maitriser engendre une forte rotation cyclique au détriment des valeurs de croissance et une hausse du pétrole. On assiste également à un rattrapage de valorisation des valeurs bancaires post épisode Crédit Suisse, et à une hausse du secteur de l’énergie.
Dans ce contexte moins lisible, nous avons tactiquement réduit notre exposition aux actifs risqués, car les primes de risques nous semblent trop faibles en cas de déception sur le scénario de désinflation. Nous conservons notre préférence pour le rendement offert sur les marchés de taux et conservons une surexposition sur la duration.
ACTIONS EUROPÉENNES
Cette semaine aura été nettement orientée à la baisse, mettant fin à une longue période de hausse initiée en février. Si le ralentissement de l’inflation en zone euro (+2,4% vs +2,5% attendu, et +2,6% en février) aura provoqué un léger recul des taux souverains, notamment du 10 ans allemand, la bonne orientation des statistiques économiques n’incitant pas à une baisse des taux dans l’immédiat reste un obstacle dans l’appétit pour le risque et pèse sur les marchés actions. Le regain des tensions géopolitiques, au Moyen-Orient notamment, est également un élément défavorable. Par la même occasion le pétrole dépasse les 90 dollars le baril suite à la réunion de l’OPEP actant une accentuation des coupes dans la production, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 6 mois.
D’un point de vue sectoriel, c’est tout naturellement que le secteur de l’énergie ressort en tête de liste, profitant de ce mouvement haussier sur le pétrole. Les banques ressortent également gagnantes du nouveau scénario de baisse des taux qui se dessine, avec moins de baisses, moins vite. A contrario, le secteur de l’immobilier se voit fortement sanctionné étant encore davantage tributaire de l’environnement de taux.
Le géant suisse UBS se porte particulièrement bien depuis le rachat de son concurrent l’année dernière et a annoncé cette semaine lancer son programme de rachat d’actions au titre de 2024. Le montant maximum sera de 2 milliards de dollars mais devrait se limiter à 1 milliard selon la banque.
Solutions30, spécialisée dans les prestations techniques liées aux nouvelles technologies a dévoilé cette semaine des résultats annuels marqués par une nette amélioration de la rentabilité au S2. Des chiffres nettement supérieurs aux attentes qui confortent la trajectoire de redressement de la profitabilité. L’EBITDA ajusté 2023 ressort à 74,6 millions d’euros (+59,6%) vs 66 millions d’euros attendus, la marge d’EBITDA ajustée ressort quant à elle à 7,1% (+1,9pt) vs 6,3% attendus. Malgré ces chiffres très positifs, le titre est sanctionné en bourse, pénalisé par les élections prévues en Belgique qui devraient ralentir ponctuellement le déploiement de la fibre dans le pays, un marché majeur pour Solutions30.
A l’inverse, Voltalia se voit salué en bourse avec une hausse proche de 10pts suite à une publication très positive de ses résultats annuels. Le groupe publie un EBITDA 2023 supérieurs aux attentes de 241 millions d’euros vs 238 millions d’euros attendus. Les perspectives sont positives pour 2024, le management vise une augmentation de sa capacité, passant à 3,3GW en construction et exploitation (+16% vs 2023), dont 2,5GW en exploitation.
ACTIONS AMÉRICAINES
Cette semaine fut relativement calme en termes de nouvelles spécifiques aux entreprises, cependant le flux de nouvelles géopolitiques négatives ont calmé les ardeurs du marché : après 26 semaines de hausse quasi-continue, un premier mouvement de correction commence à s’amorcer. Le S&P500 est en baisse de 2% sur la semaine : cette baisse s’est faite essentiellement jeudi soir suite à l’escalade des tensions au Moyen-Orient, . En conséquence, le Brent continue sa tendance haussière (+3,6%). De même pour l’or qui retrouve son statut de valeur refuge (+1,8%).
Au niveau micro-économique, on constate une dégradation de la demande liée aux consommateurs. Ulta Beauty, le distributeur principal de produits de beauté aux US, effectue un profit warning en raison de la faiblesse des ventes depuis le mois de février. Les titres du secteur corrigent en conséquence : Coty perd 6%. Même Procter & Gamble, qui opère sur de la consommation de première nécessité, corrige de 4%. En revanche, les données sur l’emploi demeurent positives quant à la tenue de l’économie américaine : 184 000 emplois ont été créé en mars, contre 140 000 attendus (ADP).
Concernant les semi-conducteurs, Intel corrige fortement en raison de pertes plus importantes que prévues sur leur activité Foundry (7 milliards de dollars).
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