Dans son enquête mondiale annuelle, Natixis Investment Managers révèle que les sélectionneurs de fonds positionnent leurs portefeuilles de manière à profiter du potentiel de hausse en 2021, et ce dans un contexte de volatilité continue des marchés et de taux d’intérêt négatifs.
Le rapport de l’enquête mondiale 2021 de Natixis sur les sélectionneurs de fonds « Headed for the light » montrent que les sélectionneurs de fonds professionnels anticipent un risque accru en 2021, mais restent optimistes quant aux opportunités à saisir sur le marché. Les principaux facteurs de risque des portefeuilles identifiés sont la volatilité, des taux d’intérêt faibles voire négatifs et un resserrement du crédit. Plus des trois cinquièmes des investisseurs prévoient que les actions value surpasseront la croissance. 57 % des interrogés estiment que la surperformance des stratégies ESG se poursuivra en 2021, et enfin plus de la moitié des répondants affirment que les marchés émergents sont plus attractifs qu’avant l’apparition de la Covid-19.
La prise en compte du Covid-19 demeure incontournable dans un monde incertainMalgré le nouvel optimisme suscité par l’approbation des vaccins Pfizer et Moderna fin 2020, six sélectionneurs de fonds sur dix estiment que la « nouvelle normalité » due au Covid va s’installer dans la durée, et deux tiers prédisent que l’économie mondiale ne se rétablira pas en 2021. Les préoccupations principales concernant la pandémie et la situation politique ne se sont pas nécessairement traduites par une opinion négative sur les marchés et la majorité (80 % des répondants) pense que les banques centrales soutiendront le marché en cas de nouveau ralentissement. Les sélectionneurs de fonds considèrent la volatilité (49 %) et les taux négatifs (39 %) comme les principaux risques de portefeuille en 2021 – suivis de l’inflation (37 %), du resserrement du crédit (34 %) et des problèmes de liquidité (25 %).
Avec l’augmentation probable des incitations fiscales et monétaires de la part des décideurs politiques, les sélectionneurs s’attachent à déceler des opportunités d’investissement dans des conditions de marché complexes. Les projections à la fin du quatrième trimestre 2020 privilégient ainsi une stratégie de prise de risque : 66 % des répondants déclarent que les portefeuilles offensifs surperformeront les portefeuilles défensifs en 2021. Trois sélectionneurs sur cinq pronostiquent également une surperformance des petites capitalisations par rapport aux grandes (61 %) et des marchés émergents par rapport aux marchés développés (60 %).
Avantage aux stratégies activesPlus de quatre sélectionneurs de fonds sur cinq (83 %) estiment que les marchés favoriseront les investissements actifs en 2021. 70 % prévoient également que les investissements actifs surpasseront les investissements passifs cette année, anticipant dès lors le potentiel d’une plus grande volatilité et une surperformance des actions value par rapport à la croissance. L’engagement en faveur de stratégies actives a été nettement renforcé en 2020, alors que deux tiers des sélectionneurs de fonds déclarent que les investissements actifs sur la plateforme de leur société avaient surperformé pendant le ralentissement du marché.
Les acheteurs professionnels craignent cependant que les investisseurs individuels ne soient pas en mesure de gérer positivement les risques auxquels ils seront confrontés en 2021. Les bonnes performances du marché tout au long de la pandémie ont ainsi poussé les investisseurs particuliers à prendre plus de risques, et 78 % des sélectionneurs de fonds craignent qu’une volatilité accrue n’amène les particuliers à liquider leurs investissements prématurément.
En conséquence, les sélectionneurs de fonds estiment que leurs sociétés vont faire évoluer l’offre d’investissement afin d’obtenir une plus grande cohérence dans les portefeuilles de leurs clients et ainsi mieux répondre à leurs besoins, 80 % d’entre eux déclarant que l’accent est mis sur la qualité plutôt que sur la quantité. Compte tenu de l’accent mis sur les actifs plus risqués et plus volatils et des préoccupations relatives aux liquidations potentielles, plus de la moitié (54 %) des 295 acheteurs professionnels dont les sociétés proposent aux clients des portefeuilles modèles prévoient de transférer davantage de clients vers ces portefeuilles.
Optimisme de rigueur en termes d’opportunités, en particulier ESGD’après les résultats de l’enquête, les acheteurs professionnels sont particulièrement optimistes en termes d’allocation sectorielle, en particulier sur la santé – 56 % des répondants considérant que le secteur va surperformer – suivi par les biens de consommation (46 %), les entreprises de technologies de l’information (45 %), l’énergie (44 %) et les services financiers (44 %).
Les stratégies ESG se sont démarquées et avérées gagnantes malgré les turbulences de marché en 2020, et 57 % des sélectionneurs interrogés estiment que cette surperformance se poursuivra en 2021. Afin d’accéder à l’ensemble des opportunités de marché, plus de la moitié des acheteurs de fonds ont l’intention de compléter leur offre de portefeuilles modèles et d’améliorer leur gamme avec des stratégies spécialisées en investissements ESG et thématiques.
Dans un contexte de taux d’intérêt faibles voire négatifs et de croissance faible, l’enquête révèle que l’investissement value fait son retour cette année. À l’approche de 2020, les acheteurs de fonds avaient concentré leur attention sur les secteurs à fort potentiel de croissance séculaire, alors qu’à l’inverse, en 2021, 63 % des acheteurs de fonds prévoient que les actions value surpasseront la croissance.
Plus d’un tiers (36 %) des sélectionneurs de fonds interrogés ont l’intention de réduire leurs participations en actions américaines afin de tirer parti des opportunités offertes par les performances du marché dans d’autres territoires, 55 % d’entre eux prévoyant ainsi d’acquérir des actions de la région Asie-Pacifique.
Les sélectionneurs de fonds cherchent également à réorienter les portefeuilles pour saisir les opportunités offertes par les marchés émergents hors Asie, 65 % d’entre eux déclarant ainsi que les marchés émergents sont plus attractifs aujourd’hui qu’ils ne l’étaient avant la pandémie, et plus de la moitié (52 %) confirment qu’ils vont accroître leurs positions sur ces marchés.