La BCE a relevé ses taux d'intérêt à 4,00 % pour la dixième réunion consécutive, arguant que l'inflation est encore trop élevée. L'inflation diminue mais reste encore élevée.
Les nouvelles projections reflètent donc un ton plus ferme qu'attendu. Toutefois, la BCE a revu à la baisse les projections du PIB pour chaque année jusqu'en 2025, à 0,7 % contre 0,9 % en 2023, à 1,0 % contre 1,5 % en 2024 et à 1,5 % contre 1,6 % en 2025 ! La présidente Christine Lagarde a indiqué que la BCE était toujours en mode "data dependent" pour évaluer l'impact à venir de ses 450 pb de hausses cumulées, mais qu'elle était également déterminée à freiner l'inflation en maintenant aussi longtemps que nécessaire une politique monétaire suffisamment restrictive.
La BCE risque-t-elle de commettre une erreur politique similaire à celle de 2011 ? Bien que les perspectives macroéconomiques soient complètement différentes aujourd'hui, la hausse actuelle des taux pourrait freiner davantage la demande de crédit, qui est déjà affectée de manière négative. L'économie de la zone euro déçoit et l'Allemagne, sa plus grande économie, semble se diriger vers une récession. Cette hausse des taux pourrait bien marquer la fin de l'un des cycles de hausse les plus agressifs de la BCE.
Le bilan de la Banque centrale se réduit comme prévu au travers de son programme d'achat d'actifs (APP), mais elle continuera à réinvestir les titres arrivant à échéance dans le cadre du programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) jusqu'à la fin de 2024 afin d'assurer un mécanisme de transmission sans heurts.
Les taux obligataires baissent après avoir reçu des signaux indiquant que la BCE avaient l'intention de faire une pause maintenant. En maintenant les taux à un niveau élevé pendant une période prolongée, la BCE rejoint le club des autres banques centrales qui adoptent un mode "attentiste".
Par Nicolas Forest, Directeur des Investissements (CIO) chez Candriam.
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