Assurance vie : Les fonds en euros monopolisent la collecte des partenaires de Nortia

24/04/2024 - source : Gestion de Fortune

flèche haut hausse assurance vieAu premier trimestre 2024 comme au trimestre précédent, ils récoltent 70 % des nouveaux flux. Un retour en grâce lié au retour des personnes morales et à une politique de taux bonifiés agressive des assureurs.

 

 

 

  

« Nous n’avons pas connu cela de toute l’histoire de Nortia ». Philippe Parguey, directeur général de Nortia, se veut catégorique lors de la présentation de l’Observatoire du 1er trimestre 2024 : les 2 700 CGP partenaires de la marketplace, qui représentent 70 000 clients et les deux tiers du marché des indépendants au sens capitalistique, n’ont jamais autant collecté sur le fonds en euros en assurance vie.

Comme au trimestre précédent, les flux d’argent frais se sont dirigés à 70 % vers le placement à capital garanti contre seulement 30 % pour les unités de compte (UC), alors que ce chiffre était de 58 % au 3ème trimestre 2023 et de 31 % au 1er.

Incitation des compagnies

Ce renouveau du fonds euros doit d’abord aux bonus proposés par les compagnies, précédemment conditionnées à la souscription d’un minimum d’UC, maintenant au montant collecté (généralement à partir de 100 00 euros). Les partenaires assureurs de Nortia AG2R La Mondiale, Spirica, CNP Assurances ou Cardiff ont tous pris le pli.

Cette politique est possible grâce au renouvellement des stocks d’obligations mais aussi en raison d’une politique commerciale agressive, où les compagnies n’hésitent plus à piocher dans leur provision pour participation aux bénéficies (PPB) pour encourager la collecte.

L’engouement pour le fonds en euros est aussi largement le fait de personnes morales, qui reviennent vers l’assurance vie après avoir privilégié les dépôts à terme. Un élément qui explique aussi la bonne progression des produits structurés : si ces derniers représentent 41 % de la collecte en UC sur le trimestre, 5 produits parmi les 70 proposés par Nortia en concentrent les deux tiers dans le cadre de dossiers de placement de trésorerie d’entreprise.

Actions et SCPI à la traîne

Les fonds monétaires atteignent quasiment 30 % de la collecte en UC, tandis que les obligations (12 %) et les actions (6 %) font grise mine. En queue de peloton se traînent péniblement les supports immobiliers qui ne représentent que 2 % de la collecte en UC. « Les CGP se posent la question du point d’entrée, affirme Philippe Parguey. La quarantaine de SCPI qui ont dévalorisé leur prix de part représentent peu au regard du marché. »

Savoir si la purge est terminée avant de retourner sur un terrain glissant du point de vue de la clientèle n’est pas une tâche aisée. Certaines thématiques comme la logistique, la santé ou le viager résistent cependant : on trouve par exemple dans les SCPI privilégiés par les CGP partenaires Nortia Activimmo ou Pierval Santé. Côté compte-titres, la collecte est également au rendez-vous (800 M€, comme en assurance vie) drivée ici aussi par les personnes morales.

Les produits structurés en bancaire sont la typologie de produits la plus sollicitée, puis les fonds monétaires et enfin les fonds obligataires et actions qui jouissent de volumes de collecte similaires.

L’intelligence artificielle, thématique émergente

Pour 2024, les préoccupations des CGP sont évidemment tournées vers le contexte géopolitique, les 44 élections majeures concentrées sur l’année, l’inflation et les baisses de taux qu’ils pensaient plus précoces. Des éléments cruciaux pour la bonne santé des marchés actions, dont la performance des gros indices est relativement faible une fois la contribution des « sept magnifiques » retirée.

L’intelligence artificielle risque de creuser son trou dans les thématiques d’allocations. Certains conseillers commencent à faire face à une réelle demande et Nortia prépare les moyens d’y répondre. « Nous avons déjà trois ou quatre produits sur cette thématique et étudions le développement d’OPC en assurance vie en partenariat avec Coinbase », confie Philippe Parguey.

Les OPC logeraient des produits structurés avec un sous-jacent obligataire lié à l’univers des cryptoactifs. Volatilité forte à prévoir.