La Baromètre Amundi 2021 de l’actionnariat salarié montre que 13% des entreprises de tailles et de capitalisations différentes ont proposé une opération d’actionnariat salarié chaque année, 38% au moins trois de 2013 à 2020. Le montant des encours souscrits a plus que doublé (+167%), tout comme le nombre de bénéficiaires (+116%).
Amundi a dévoilé les résultats de son baromètre annuel de l’actionnariat salarié, un dispositif qui permet à un salarié d’acquérir des actions de son entreprise dans le cadre de son épargne salariale. Depuis 2013, date de la première publication du baromètre, l’actionnariat salarié confirme son succès : le montant des encours souscrits a plus que doublé (+167%), tout comme le nombre de bénéficiaires (+116%). Outil de fidélisation, l’actionnariat bénéficie d’un environnement règlementaire favorable avec la loi Pacte. Dans ce contexte, les entreprises qui ont maintenu leurs opérations en 2020, ont rencontré un vif succès en termes de participation des salariés, malgré l’incertitude due à la crise sanitaire.
Après l’analyse d’environ 230 opérations d’actionnariat salarié réalisées sur les 8 dernières années (de 2013 à 2020) par une soixantaine d’entreprises françaises de tailles et de capitalisations différentes, l’étude montre que 13% d’entre elles ont proposé une opération d’actionnariat salarié chaque année, 38% au moins trois sur la période analysée. Au-delà, le baromètre Amundi 2021 met en évidence plusieurs tendances.
Près de 42% de participation des salariés et un montant moyen souscrit dépassant les 4 100€ en 2020Dans le contexte inédit et incertain de l’année 2020, la majorité des entreprises qui avaient prévu de lancer une opération d’actionnariat salarié avant la pandémie, l’ont maintenue. Bien que le nombre d’opérations d’actionnariat salarié déployées est moins important qu’en 2019 (année record), 28 opérations ont été réalisées. Si deux émetteurs ont annulé leur opération en raison d’un contexte trop défavorable ou d’une trop forte volatilité du cours de l’action, deux Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) ont cependant réalisé leur première opération en 2020.
Preuve de résilience de l’actionnariat salarié, les salariés ont plébiscité les opérations en 2020 avec un taux de participation et des montants moyens souscrits très enlevés.
Le taux moyen de souscription était de 41,6% (vs 41,3% en 2019). Ce taux atteint 48,6% en France (vs 48% en 2019) et 28,4% à l’international (vs 22,6% en 2019). En termes de secteurs, celui de la « santé » détient toujours un niveau record de participation (taux de souscription supérieur à 60%), suivi des « services aux collectivités » (taux moyen supérieur à 50%). Le montant moyen souscrit a également augmenté en 2020 pour atteindre 4 133€ (vs 4 062€ en 2019) : une augmentation de 5% s’observe sur la France passant de 4 223€ à 4499€ et 25% d’augmentation à l’international, passant de 2 647€ à 3 308€. Ce montant a progressé de 20% au sein des ETI.
Si le baromètre révèle une augmentation de 32% du montant moyen souscrit par salarié en France entre 2013 et 2020, ce montant a plus que doublé à l’international (+107%).
L’abondement et la décote restent des pratiques largement répandues en 2020Avec la crise sanitaire, le chômage partiel et la baisse des rémunérations, l’actionnariat salarié est apparu comme un outil de reconnaissance et de récompense pour l’implication des salariés pendant cette période difficile. Le montant moyen de l’abondement en 2020, complément offert par l’entreprise à ses salariés dans le cadre d’une souscription à l’opération d’actionnariat, a augmenté de 9% dans les GE et de 43% dans les ETI; l’abondement moyen versé par les ETI a même dépassé celui versé par les grandes entreprises.
L’abondement moyen versé en 2020 s’est élevé à 1 841€ pour les GE (vs 1 679€ en 2019) et de 2 404€ pour les ETI (vs 1 685€ en 2019). En termes de secteurs, les abondements les plus importants sont toujours ceux proposés dans le secteur de « l’industrie », rejoint par ceux de « la finance » et des « services aux consommateurs » qui se détachent en 2020 (abondements supérieurs à 3 000€).
En 2020, près de 70%, contre 59% en 2019, des entreprises ont proposé une décote d’au moins 20% à leurs salariés pour l’achat d’actions. Sous l’impulsion de la loi Pacte, la décote de 30% a été offerte dans plus de 20% des opérations. Rappelons que depuis le 23 mai 2019, le prix des titres souscrits peuvent faire l’objet d’une décote de 30% en cas de blocage de 5 ans et jusqu’à 40% en cas de blocage 10 ans. Seulement 14% d’entre elles n’offraient aucune décote; les offres sans décote sont principalement proposées par les entreprises non cotées et ces entreprises compensent le plus souvent via un abondement fort (souvent au moins 100% du montant souscrit).
2021, l’année de l’accélération du développement de l’actionnariat salariéUn sondage en ligne réalisé par Amundi entre le 22 février et 5 mars 2021 auprès de 500 entreprises cotées et non cotées confirme que 2021 devrait être une année pendant laquelle un grand nombre d’entreprises voudront renforcer, développer ou mettre en place un actionnariat salarié, particulièrement chez les PME et ETI.
Si la pandémie a ou aura un impact sur les montants d’intéressement pour plus de 57% des entreprises interrogées, aucun impact n’est à envisager sur les opérations d’actionnariat salarié pour 63% d’entre elles. Le principal frein quant à la mise en place d’une opération d’actionnariat reste la demande d’autorisation aux instances dirigeantes pour 37% des entreprises interrogées non cotées, son déploiement (mise en place, communication…) pour 32%, ou encore le coût engendré par la mise en place d’un plan pour 30% des interrogées. 42% des entreprises cotées interrogées seraient cependant incitées par les bénéfices des nouvelles mesures mises en place par la Loi de Finances 2021 (exonération du forfait social lié à l’abondement employeur jusqu’à fin 2022 et exonération de la contribution patronale spécifique pour les attributions gratuites d’actions…).
L’actionnariat salarié étant l’un des rares leviers d’alignement des intérêts, le gouvernement français a l’objectif ambitieux d’ici à 2030, de tripler le taux d’actionnariat salarié et d’atteindre les 10%, afin de conforter la place des salariés dans le partage de la valeur ajoutée, les fidéliser, mais aussi de renforcer les fonds propres des entreprises et donc leur capacité à investir et à se développer. Les montants souscrits par les salariés aux opérations d’actionnariat salarié permettent de répondre à tous ces objectifs.